De Capbreton a Aviles en passant par les Canaries et les Açores. |
Douzieme et derniere etape de cette "odysse" : Sta Maria - Aviles
-1210 milles en route surface en 289heures
-Je suis partit avec du vent de SW, en suivant la limite Nord d'une dorsale de l'anticyclone des Azores qui s'etendait vers la peninsule Iberique. J'ai reussis a garder ce SW pendant tout le trajet, avec pour consequences que la Navik (regulateur d'allure) ne se comporte pas terriblement au portant, et puis ca roule .. mais faut pas trop se plaindre .. ca change de la vie penchee comme j'avais put avoir sur l'etape precedente, et si la Navik n'est pas geniale aux allures portantes, j'ai pris quelques degres de plus et tire des bords de grand largue.
-A jouer a "surfer" sur la dorsale, je me suis retrouve pendant 1jour et demi un peu trop au Sud, et donc en plein dans la zone anticyclonique avec pas un souffle d'air, le moteur a donc du tourner pour regagner du Nord toutefois sans exces, parceque le bruit me brise tellement les oreilles (pour pas dire autre chose) que je l'arrete regulierement .. quitte a pas avancer. C'est la premiere excuse pour expliquer ma mauvaise moyenne (la deuxieme c'est que le mot d'ordre est qu'il faut menager le materiel et l'equipage).
-Les journees de navigation ont ete ponctuees par le bulletin meteo de RFI a 11h30UTC sur 15300Khz, jusqu'a ce que je me trouve a 400milles de la cote Portuguaise ou j'ai recommence a toucher les Navtex Portuguais et Espagnols.
-Jusqu'a ce que je me trouve au NordOuest du rail du cap Finisterres on peux dire que j'ai navigue avec des conditions de demoiselle et pis une petite Dep a decide de passer vers la Bretagne, et de laisser trainer une dorsale jusqu'au cap Finisterre. Les meteos Portugaises et Francaises indiquaient du force 7 a 8, avec mer forte, alors que la meteo Espagnole indiquait force 7 avec mer forte .. bref ca n'a pas souffle enormement et surtout ca a ete tres court, n'a pas dure plus de 16h, et est reste au portant dailleurs il y a une vague qui a ferocement brise dans le cockpit et me l'a remplit completement .. moi j'etais assis dans la descente bien sur quelques litres sont passes a l'interieur .. le temps qu'a mis le cockpit a se vider m'a semble bien long. Mais je n'ai plus eu d'entree d'eau par le coffre que j'avais semble-t-il bien etancheifie apres la Dep que je m'etais pris en decembre.
-J'ai deja dut le mentionner quelque part, mais pour la veille j'ai un AIS NASA et un MerVeille, j'ai croise un bateau le "Cap Guillaume" que j'ai put voir approcher sur l'AIS, mais meme a 4 milles le MerVeille ne sonnait pas, je soupconne une avarie de mon cote .. et on verifie les connections etc .. ne trouvant rien je me decide a appeler le "Cap Guillaume" J'explique au type que j'ai un detecteur de radar et qu'il ne s'est pas mis en marche et soupconne une avarie sur mon instrument mais pour enlever tous doutes lui demande de confirmer que son radar est en marche .. la le type me reponds qu'il va verifier et me recontactera dans deux minutes, et la tout gentiement mon MerVeille commence a biper ... et le type me rapelle et me dit qu'ils faisaient des tests sur le radar et que donc il soit possible qu'il n'ais pas ete fonctionnel .. Donc se rappeler que certains naviguent radar eteint.
Ca souligne l'utilite de l'AIS, sans parler que meme si je suis passe bien au Nord du cap Finisterre il y avait assez de traffic (et dailleurs assez de mer pour me rendre presque invisible au radar) pour le justifier.
-Vers le Nord du dispositif de separation du traffic j'ai eu une route de collision avec le "Shanti" que j'ai appele afin de m'assurer qu'il m'avait bien vu; je n'appelle jamais pour demander a un bateau qu'il se deroute, mais je signale simplement que je suis un voilier et demande s'ils m'ont bien vu, apres suivant le comportement ou je me deroute ou c'est le gros qui se deroute; bref j'ai donc essaye d'appeler le Shanti ... qui n'a jamais repondu .. je me suis donc deroute le temps de le laisser passer, quand meme les gars ont tout pour faire un bon quart, au chaud, avec une releve etc .. et ils trouvent quand meme le moyen de ronfler !
-J'aime assez noter le nom des cargo "remarquables" que je croise pour ensuite regarder sur le site internet : www.marinetraffic.com leur route, des photos etc ..
-Bon sinon j'ai fait quelques efforts pour mettre ma ligne de traine a l'eau .. mais je n'ai rien recolte..
Onzieme etape : Playa Blanca - Sta Maria
-780milles en 156heures
-Partit avec un vent de Nord a Nord-NordEst force 4 a 5
-La sortie du detroit et la premiere journee ont ete vifs car on passe en plein dans la zone d'acceleration, ce qui fait partir au pres dans un bon force 6, la mer etait par contre peu agitee.
-En gros on (le on de Ulixe et moi :) ) a fait du pres serre jusqu'a l'ouest de Madere, mais le vent a petit a petit tourne vers le NE, ce qui fait que nous avons ensuite put faire du pres bon plein et meme parfois presque du travers, mais le vent et la mer ont petit a petit forcit, et le reste du trajet c'est fait avec en general une mer agitee a forte (dixit RFI et le Navtex) et du force 5 avec des intervalles a 6, puis plus tard des intervalles a 7. Donc la vie penchee a bord :) et moi qui dort cote au vent histoire de faire plus de lest bien calle dans ma toile anti-roulis, mais par contre tout ferme et tout humide..
-Proche des Canaries si il y avait des manoeuvres "mouillante" a faire je me mettais ou tout nud ou en short afin d'eviter de mouiller le linge, mais en remontant la temperature fraichissant, il a bien fallut rajouter quelques epaisseurs, et des fois c'est tellement ennuyeux de mettre le cire et la veste etc .. alors on joue a cache cache avec les vagues, hop pas l'air d'y avoir de grosses .. je sors a toute vitesse de l'abri de la capote pour aller faire ma manoeuvre, et... joue-gagne joue-perdu je me suis fait surprendre deux fois .. et rentre tout degoulinant avec mes fringues detrempes .. du coup sur la fin j'ai arrete ce petit jeu sans quoi je n'aurais plus rien eu de sec a me mettre .. c'est pas que ca prenne longtemps d'enfiler un cire et une veste.
-J'ai croise tres peu d'animaux, une bande d'une vingtaine de dauphins a joue pendant une heure avec le bateau un matin, j'ai vu une tortue, ca me laisse perplexe de voir ces grosses betes nager .. me semble pas aller a plus de 2 noeuds .. Et aussi beaucoup d'oiseaux que je ne connais pas genre petrel, brun sur le dessus et blanc dessous, qui s'amusent a raser les vagues, descendent dans les creux pour repartir comme des fusees, et qui virent presque en touchant l'eau du bout de leurs ailes.
-En arrivant j'ai revu trois bateaux que j'avais vu a La Graciosa, c'est toujours sympa de se revoir apres tous ces milles.
-On est maintenant sur le chemin du retour, on va donc attendre tranquillement que l'anticyclone des azores se remette plus vers le sud afin d'esperer crocher de l'ouest sans avoir a monter trop au nord.
Dixieme etape : Arrecife - Playa Blanca (Marina Rubicon)
-19milles en 5h
-je me suis arrete dans ce port pour :
.enfin brancher mon chargeur de quai et recharger mes batteries serieusement chose qui
n'avait pas ete faite depuis fin janvier
.prendre une douche chaude et a l'eau douce ! La graciosa n'ayant pas de douches chaudes.
.Nettoyer copieusement le sable du bateau car avec la Calima (vent chaud et tres sableux
venant de l'est) tout se recouvre d'une fine couche de sable, meme le bonhomme !
.Me placer tout pres de la sortie du detroit entre Lanzarote et Fuerteventura ce qui avec le vent
de NE va faciliter la remontee.
-Au final je ne suis donc reste que 48heures dans ce port.
Neuvieme etape : La Graciosa - Arrecife
-28milles en 4h30
-Pour cette fois j'avais un equipage de 4 personnes dont un barreur (Xavi) qui ne connaissait rien et pourtant barrait comme s'il avait fait ca toute sa vie.
-Arrive au Port de la Naos a Arrecife, qui est un port qui en pratique n'existe plus il reste deux pontons que les autorites portuaires visitent regulierement, demandant a tous les bateaux de s'en aller afin de pouvoir le detruire .. situation precaire qui donne un ponton gratuit, quoique en mauvais etat. Le ponton est entretenu par deux argentins Leo et Mariano tous deux tres sympathiques et tres serviables. Bien sur ni electricite ni eau au ponton ... donc il faut tout laver a l'eau de mer ...
-Leo qui avait avant ete dans la marine marchande est un maitre de la debrouillardise ... il m'a montre ses cartes .. j'avais presque honte de mes belles cartes .. lui navigue avec des torchons ou des calques, et m'a aide a completer mon stock de cartes en m'indiquant un magasin qui fait des photocopies pour 3eur. Tout sur son bateau est fait de recup.. et bien fait .. cadenes etc sont refaites a partir de bout d'aciers recuperes .. bref un bel exemple de debrouillardise econome.
-J'ai la bas rencontre des Francais auxquel il est arrives une "fortune de mer" :
Un jeune capitaine/proprietaire d'un GinFizz d'une dizaine de metres, avec comme equipage une femme qui etait disait il experimentee en regate, et enfin un troisieme homme qui lui ne connaissait rien aux bateau. Ils sont partis d'Agadir avec tout du long un vent de NE force 4, et avaient pour objectif La Graciosa. Ils ont mis quatre jours pour parcourir les 250milles ce qui deja en sois est etrange .. et enfin ils sont arrives a hauteur d'Orzola (village de la cote Nord de Lanzarote) de nuit
c'est le troisieme homme qui etat a la barre, la femme avait fait la navigation (de ce que le capitaine a dit; mais je n'ais jamais eu sa version a elle), et le pauvre gar qui n'y connait rien, voit d'un coup devant le bateau des brisants .. il essaie de mettre un coup de barre pour degager mais trop tard le bateau tape les rochers .. resultat un bateau eventre sur des rochers qui decouvrent
completement a maree basse, je n'ai rencontre que le jeune capitaine, qui mettait tout sur le dos de la fille qui elle etait deja rentree. Le type ne parraissait pas plus gene que ca il disait que l'assurance couvrirait ... moi j'en aurais chiale.. Bref tout ca m'a choque entre le fait que le type tres jeune ne se sois pas sentit plus gene que ca par la perte de son bateau, et son incompetence evidente a lui, parceque meme si il y a eu erreure de navigation, c'est bien lui qui a authorise une autre personne a faire sa navigation, et le fait qu'il refuse reponsabilite. C'etait un beau bateau, qui etait bien prepare, qui a maintenant la coque eventree, il est visible depuis Orzola, et atteignable a pieds a maree basse .. J'imagine que l'epave va etre enlevee bientot.
Escale a la Graciosa Ici Ulixe a rencontre des sirenes ... qui l'ont bien empeche par leurs beaux chants d'aller plus loin Nous sommes ainsi restes Ulixe et moi deux mois et demi, j'en garde un souvenir inoubliable .. c'est vrai que du coup mon programme de navigation a pris du plomb dans l'aile .. mais c'est du bon plomb, je repasserais :)
Huitieme etape : Vilamoura - La Graciosa
-550milles en 121heures
-partit le 29janvier et arrive le 3 fevrier
-L'anticyclone des azores ayant finalement repris sa position sur les azores les vents de Nord se sont remis a souffler, tout d'abord du NNW pres du Portugal puis du NNE en milieu de parcours et enfin du NE pres des Canaries
-Le vent a souffle generalement a force 5 a 6 avec une mer agitee a forte
-J'ai navigue tout le long avec genois reduit et 2 ris dans la GV.
-La mauvaise moyenne (4,5 noeuds) s'explique en partie parceque j'ai fortement reduit la voilure a l'approche de la Graciosa le 2 au soir afin de ralentir et d'arriver au cours de la journee a Caleta del Sebo (plus grand des deux villages de La Graciosa), l'explication complementaire est que je prefere menager le bateau et son equipage :)
-Toutes la navigation s'est faites avec la Navik (regulateur d'allure) qui s'est tres bien
comporte sous ces fraiches allures portantes.
-A noter que le petit detroit entre la Graciosa et Lanzarote accelere franchement le vent d'au moins 10noeuds d'autant que le vent de NE s'y engouffre bien.
-Ca aura ete une navigation sans histoires, tres agreable, mon temps aura ete partage entre lecture et contemplation de la mer bref pas de quoi s'ennuyer.
-Arrive a La Graciosa, ca commence a respirer l'ailleurs.
Septieme etape :Sines - Canarias / Sines - Vilamoura
-130milles en route directe, 720milles en route surface !!
le tout en 135heures. J'ai battu mon record de vitesse avec le First30: 10,3noeuds.
-Je suis finalement partit le 18decembre au matin une semaine plus tard que ce que j'avais prevu mais la meteo n'etait pas de mon cote avant, la suite revelera qu'apres non plus ! au soir j'ai eu pour la premiere fois de ma vie le mal de mer, heureusement ca n'a dure que le temps de rendre ma soupe aux poissons, au matin mon estomac etait a nouveau cooperatif.
-A partir du 20 decembre le vent a commence a se lever du SudOuest a force7 a 8, puis s'est etablit a force8 et n'a plus cesse jusqu'au 23 vers 11h, et a souffle au plus fort a 45noeuds.
J'ai persiste a faire du pres plus que de raison avec ce temps ce qui m'a cause quelques avaries :
-feux de navigation arraches
-la girouette en tete de mat a disparu
-les ecoutes de voiles d'avant sont bonnes a changer
-cagnard tribord de cockpit dechire sous un packet d'eau
-la fixation d'une bielette du regulateur d'allure a cassee (reparee sur le champs)
-Vu les degats j'ai commence a verifier si je pouvais aller me mettre a l'abris a Casablanca (j'en etais a ce moment a l'Ouest a 200milles) mais je n'en avais pas de cartes.. ce qui est bien stupide de ma part. J'ai donc mis le bateau en fuite vers le NNE (le 21 a 13h), c'est plus tard au cours de la meme journee que vu la vitesse j'ai decide de ne pas m'acharner et de rentrer en fuite vers le Portugal.
-C'est bien rageant d'avoir passe autant de temps pour faire 120milles effectifs, mais la navigation a ete pour moi vraiment excitante et spectaculaire, j'ai vu des vagues comme je n'en avait encore jamais vu, et Ulixe s'est merveilleusement comporte jamais je ne me suis sentit en danger, j'ai meme reussis a dormir un minimum de 4heures par 24h malgre les conditions (siestes de 20min et 1h30), je suis donc arrive avec des super images pleins les yeux et pas si fatigue que ca le matin du 24 a 0h a Vilamoura.
-Une anecdote a propos d'echo radar et de reflecteur radar (je suis equipe du modele tubulaire commun en France ou en Espagne), le 21 vers 17h je vois sur l'AIS un navire le "Grande America" a mon Nord faisant route sur moi, il est alors a une douzaine de milles. Je contacte donc le navire pour l'informer de ma presence mon cap etc la visibilite etant mauvaise et vu la hauteur des vagues je devais passer inapercu. L'officier de quart me reponds de ne pas m'en faire qu'ils me verront au radar, 5minutes plus tard c'est lui qui m'apelle : ils ne voient rien ! Il me demande donc de lui communiquer ma position vitesse et cap afin de se detourner et de m'eviter. Il est passe finalement a mon tribord a 2milles.
Sixieme etape : Cascais - Sines
-64milles en 13heures, ais dut tirer trois bords au grand largue pour arriver jusque devant le port de Sines
l'etape a ete rapide, avec des vents de 10 a 20noeuds et un grain a l'arrivee.
Cinquieme etape : Nazare - Cascais
-92 milles en surface en 25heures, pour une route directe de 75 milles
-De Nazare a Cabo da Roca, le vent a ete inconstant en direction et faible et m'a fait avancer a une moyenne de trois noeuds. A partir de Cabo da Roca, le vent a augmente en force, les predictions meteos indiquaient avant le depart que les vents forciraient mais du SO, mais vers minuit heure a laquelle je passais Cabo da Roca, le Navtex Portugais indique Force6 du SE pas de chance que je vise Cascais ou Sines je vais avoir le vent droit dans le nez, donc decision est prise de relacher a Cascais, le pres j'aime bien mais faut pas en abuser.
-Entre 23h et 3h la pression a chute de 1012 a 1008hpa .. ce qui n'annonce rien de bon, finalement le vent ne depassera pas les 30noeuds, par contre la visibilite sous les grains est mediocre, le phare de Cabo da Roca qui a une portee de 26milles etait a peine visible a 4,5milles (je m'en suis rapproche a ce point en tirant mes bords).
-A 7h alors que je suis encore au pres, sous un grain, j'apercois au dernier moment sous mon vent un jerrycan blanc qui marque un casier ... trop tard, je ne peux ni plus serrer le vent ni abbatre ... je vois le casier disparaitre sous la coque et ne pas reapparaitre derriere ... et le bateau passe de 4.5 noeuds a l'arret complet ! Ma premiere peur est qu'il se soit pris dans l'arbre d'helice (qui ne tourne pas car j'embraye justement pour eviter qu'une salete ne vienne s'y entourer) je vois derriere sous l'eau le flotteur mais n'arrive pas a le decoincer avec la gaffe, et de ce que je peux voir la barre est toujours mobile le regulateur d'allure lui continue a barrer comme si de rien n'etait, je le debranche et essaie de changer la route a la main, au bout de quelques minutes d'essais le bateau repart, mais je ne vois toujours pas le flotteur reapparaitre et je fait ce qu'il ne fallait peut etre pas faire je debraye afin de voir si l'arbre d'helice tourne, et il tourne et pas de voie d'eau au niveau du presse etoupe, je reembraye; au port je verifie sous la coque : rien a signaler tout a l'air propre, et rien n'est emmele sur l'arbre. Donc c'est un bon avertissement comme quoi il faudra mieux veiller aux casiers. Quand meme ne signaler le casier que par un jerrycan blanc sans drapeau.
Quatrieme etape : Baiona - Nazare
-160 milles en 49 heures de navigation. Les distances indiquees jusqu'ici sont en route directe, a noter que sur cette etape il a fallut tirer des bord pendant pres de 12h, la route surface a donc en fait ete bien plus longue : 220 milles.
-La sortie de la ria de Vigo s'est faite dans les meme conditions que la sortie de la ria de la Coruna: houle de 3m50 de face et pas de vent, une legere brise se levera plus tard.
-Generalement aussi pres de la cote je ne fait que des siestes de 20minutes, pour pouvoir verifier et la distance a la cote et les autres navires (specialement les pecheurs). Au cours de la deuxieme nuit je n'ais pas entendu le reveil et ais dormis 1h20.. a mon reveil le bateau qui etait alors sous regulateur d'allure (systeme de pilote automatique mecanique permettant au bateau de garder un cap constant par rapport au vent) faisait une route Nord .. le vent ayant tourne le bateau avait tranquillement suivit le vent ..
-Le vent tournera beaucoup par la suite avant de s'etablir au SO / SSO, ce qui m'obligera a tirer des bords.
-Coming home from very lonely places, all of us go a little mad: whether from great personal success, or just an all-night drive, we are the sole survivors of a world no one else has ever seen. John le Carre
Troisieme etape : A Coruna - Baiona
-150 milles en 32 heures de navigation, Cabo Finisterre est dans mon dos, et je suis enfin sortis du golfe de Gascogne.
-30 minutes avant mon depart Kogane un classe 40 skippe par Patrice Bougard de la route du rhum arrive au port car a une avarie de saildrive ou embrayage, il s'est arrete a la voile car est toujours en course et souhaite seulement reparer afin de pouvoir se servir du moteur au cas ou, mais n'a pas encore a ce moment enleve les scelles de l'embrayage.
-Sortie de la Ria de la Corogne un peu difficile car le vent manque et il y avait une forte houle d'ouest de 4m a 4m50.
-Les conditions meteos ont etes assez difficiles pour le moteur, car je suis passe en plein dans la zone anticyclonique, J'ai donc du coller a la cote autant que possible afin de profiter des legeres et evanescentes brises, et le moteur a donc bien travaille lorsque les brises s'absentaient ou ne pouvaient compenser la houle.
-Les dauphins viendront regulierement jouer avec le bateau lors de cette etape, et tout
particulierement lors de mon arrivee a l'entree de la ria de Vigo comme pour souhaiter la bienvenue; 8 ans auparavant c'est a ce meme endroit (sud de l'islote Boiero) dans une brume
tres epaisse qu'ils etaient venus me rendre visite (A l'epoque sur Alceste). Ils ont Cette fois ci joues autour du bateau pendant pres d'une heure, pirouettes, sifflements etc...
Deuxieme etape : Aviles - A Coruna
-38 heures de navigation pour 135 milles parcourus.
-D'Aviles a Cabo Ortegal le vent a ete Est-SudEst a force 5 avec des rafales a 30noeuds et la mer agitee croisee avec une faible houle de Nord a NE. Apres avoir passe Cabo Ortegal le vent et la mer ont progressivement faiblis, jusqu'a nous pousser a utiliser le moteur.
-Mario Z. avait embarque comme matelot sur ce trajet et a ete franchement malade pendant les premieres 12heures, mais c'est bien remis par la suite.
-Quelques dauphins apercus vers Cabo Ortegal, les premiers que je vois depuis que je suis descendus de Cherbourg !
-La navigation a ete assez fatiguante car le coin est plein de cargos et pêcheurs ce qui force
a une veille constante. A ce propos le detecteur de radar "MerVeille" et l'AIS sont d'une grande utilite.
-Pour l'instant visite de La Corogne, en attendant qu'une grosse depression passe.
Premiere etape : Capbreton - Aviles
-1210 milles en route surface en 289heures
-Je suis partit avec du vent de SW, en suivant la limite Nord d'une dorsale de l'anticyclone des Azores qui s'etendait vers la peninsule Iberique. J'ai reussis a garder ce SW pendant tout le trajet, avec pour consequences que la Navik (regulateur d'allure) ne se comporte pas terriblement au portant, et puis ca roule .. mais faut pas trop se plaindre .. ca change de la vie penchee comme j'avais put avoir sur l'etape precedente, et si la Navik n'est pas geniale aux allures portantes, j'ai pris quelques degres de plus et tire des bords de grand largue.
-A jouer a "surfer" sur la dorsale, je me suis retrouve pendant 1jour et demi un peu trop au Sud, et donc en plein dans la zone anticyclonique avec pas un souffle d'air, le moteur a donc du tourner pour regagner du Nord toutefois sans exces, parceque le bruit me brise tellement les oreilles (pour pas dire autre chose) que je l'arrete regulierement .. quitte a pas avancer. C'est la premiere excuse pour expliquer ma mauvaise moyenne (la deuxieme c'est que le mot d'ordre est qu'il faut menager le materiel et l'equipage).
-Les journees de navigation ont ete ponctuees par le bulletin meteo de RFI a 11h30UTC sur 15300Khz, jusqu'a ce que je me trouve a 400milles de la cote Portuguaise ou j'ai recommence a toucher les Navtex Portuguais et Espagnols.
-Jusqu'a ce que je me trouve au NordOuest du rail du cap Finisterres on peux dire que j'ai navigue avec des conditions de demoiselle et pis une petite Dep a decide de passer vers la Bretagne, et de laisser trainer une dorsale jusqu'au cap Finisterre. Les meteos Portugaises et Francaises indiquaient du force 7 a 8, avec mer forte, alors que la meteo Espagnole indiquait force 7 avec mer forte .. bref ca n'a pas souffle enormement et surtout ca a ete tres court, n'a pas dure plus de 16h, et est reste au portant dailleurs il y a une vague qui a ferocement brise dans le cockpit et me l'a remplit completement .. moi j'etais assis dans la descente bien sur quelques litres sont passes a l'interieur .. le temps qu'a mis le cockpit a se vider m'a semble bien long. Mais je n'ai plus eu d'entree d'eau par le coffre que j'avais semble-t-il bien etancheifie apres la Dep que je m'etais pris en decembre.
-J'ai deja dut le mentionner quelque part, mais pour la veille j'ai un AIS NASA et un MerVeille, j'ai croise un bateau le "Cap Guillaume" que j'ai put voir approcher sur l'AIS, mais meme a 4 milles le MerVeille ne sonnait pas, je soupconne une avarie de mon cote .. et on verifie les connections etc .. ne trouvant rien je me decide a appeler le "Cap Guillaume" J'explique au type que j'ai un detecteur de radar et qu'il ne s'est pas mis en marche et soupconne une avarie sur mon instrument mais pour enlever tous doutes lui demande de confirmer que son radar est en marche .. la le type me reponds qu'il va verifier et me recontactera dans deux minutes, et la tout gentiement mon MerVeille commence a biper ... et le type me rapelle et me dit qu'ils faisaient des tests sur le radar et que donc il soit possible qu'il n'ais pas ete fonctionnel .. Donc se rappeler que certains naviguent radar eteint.
Ca souligne l'utilite de l'AIS, sans parler que meme si je suis passe bien au Nord du cap Finisterre il y avait assez de traffic (et dailleurs assez de mer pour me rendre presque invisible au radar) pour le justifier.
-Vers le Nord du dispositif de separation du traffic j'ai eu une route de collision avec le "Shanti" que j'ai appele afin de m'assurer qu'il m'avait bien vu; je n'appelle jamais pour demander a un bateau qu'il se deroute, mais je signale simplement que je suis un voilier et demande s'ils m'ont bien vu, apres suivant le comportement ou je me deroute ou c'est le gros qui se deroute; bref j'ai donc essaye d'appeler le Shanti ... qui n'a jamais repondu .. je me suis donc deroute le temps de le laisser passer, quand meme les gars ont tout pour faire un bon quart, au chaud, avec une releve etc .. et ils trouvent quand meme le moyen de ronfler !
-J'aime assez noter le nom des cargo "remarquables" que je croise pour ensuite regarder sur le site internet : www.marinetraffic.com leur route, des photos etc ..
-Bon sinon j'ai fait quelques efforts pour mettre ma ligne de traine a l'eau .. mais je n'ai rien recolte..
Onzieme etape : Playa Blanca - Sta Maria
-780milles en 156heures
-Partit avec un vent de Nord a Nord-NordEst force 4 a 5
-La sortie du detroit et la premiere journee ont ete vifs car on passe en plein dans la zone d'acceleration, ce qui fait partir au pres dans un bon force 6, la mer etait par contre peu agitee.
-En gros on (le on de Ulixe et moi :) ) a fait du pres serre jusqu'a l'ouest de Madere, mais le vent a petit a petit tourne vers le NE, ce qui fait que nous avons ensuite put faire du pres bon plein et meme parfois presque du travers, mais le vent et la mer ont petit a petit forcit, et le reste du trajet c'est fait avec en general une mer agitee a forte (dixit RFI et le Navtex) et du force 5 avec des intervalles a 6, puis plus tard des intervalles a 7. Donc la vie penchee a bord :) et moi qui dort cote au vent histoire de faire plus de lest bien calle dans ma toile anti-roulis, mais par contre tout ferme et tout humide..
-Proche des Canaries si il y avait des manoeuvres "mouillante" a faire je me mettais ou tout nud ou en short afin d'eviter de mouiller le linge, mais en remontant la temperature fraichissant, il a bien fallut rajouter quelques epaisseurs, et des fois c'est tellement ennuyeux de mettre le cire et la veste etc .. alors on joue a cache cache avec les vagues, hop pas l'air d'y avoir de grosses .. je sors a toute vitesse de l'abri de la capote pour aller faire ma manoeuvre, et... joue-gagne joue-perdu je me suis fait surprendre deux fois .. et rentre tout degoulinant avec mes fringues detrempes .. du coup sur la fin j'ai arrete ce petit jeu sans quoi je n'aurais plus rien eu de sec a me mettre .. c'est pas que ca prenne longtemps d'enfiler un cire et une veste.
-J'ai croise tres peu d'animaux, une bande d'une vingtaine de dauphins a joue pendant une heure avec le bateau un matin, j'ai vu une tortue, ca me laisse perplexe de voir ces grosses betes nager .. me semble pas aller a plus de 2 noeuds .. Et aussi beaucoup d'oiseaux que je ne connais pas genre petrel, brun sur le dessus et blanc dessous, qui s'amusent a raser les vagues, descendent dans les creux pour repartir comme des fusees, et qui virent presque en touchant l'eau du bout de leurs ailes.
-En arrivant j'ai revu trois bateaux que j'avais vu a La Graciosa, c'est toujours sympa de se revoir apres tous ces milles.
-On est maintenant sur le chemin du retour, on va donc attendre tranquillement que l'anticyclone des azores se remette plus vers le sud afin d'esperer crocher de l'ouest sans avoir a monter trop au nord.
Dixieme etape : Arrecife - Playa Blanca (Marina Rubicon)
-19milles en 5h
-je me suis arrete dans ce port pour :
.enfin brancher mon chargeur de quai et recharger mes batteries serieusement chose qui
n'avait pas ete faite depuis fin janvier
.prendre une douche chaude et a l'eau douce ! La graciosa n'ayant pas de douches chaudes.
.Nettoyer copieusement le sable du bateau car avec la Calima (vent chaud et tres sableux
venant de l'est) tout se recouvre d'une fine couche de sable, meme le bonhomme !
.Me placer tout pres de la sortie du detroit entre Lanzarote et Fuerteventura ce qui avec le vent
de NE va faciliter la remontee.
-Au final je ne suis donc reste que 48heures dans ce port.
Neuvieme etape : La Graciosa - Arrecife
-28milles en 4h30
-Pour cette fois j'avais un equipage de 4 personnes dont un barreur (Xavi) qui ne connaissait rien et pourtant barrait comme s'il avait fait ca toute sa vie.
-Arrive au Port de la Naos a Arrecife, qui est un port qui en pratique n'existe plus il reste deux pontons que les autorites portuaires visitent regulierement, demandant a tous les bateaux de s'en aller afin de pouvoir le detruire .. situation precaire qui donne un ponton gratuit, quoique en mauvais etat. Le ponton est entretenu par deux argentins Leo et Mariano tous deux tres sympathiques et tres serviables. Bien sur ni electricite ni eau au ponton ... donc il faut tout laver a l'eau de mer ...
-Leo qui avait avant ete dans la marine marchande est un maitre de la debrouillardise ... il m'a montre ses cartes .. j'avais presque honte de mes belles cartes .. lui navigue avec des torchons ou des calques, et m'a aide a completer mon stock de cartes en m'indiquant un magasin qui fait des photocopies pour 3eur. Tout sur son bateau est fait de recup.. et bien fait .. cadenes etc sont refaites a partir de bout d'aciers recuperes .. bref un bel exemple de debrouillardise econome.
-J'ai la bas rencontre des Francais auxquel il est arrives une "fortune de mer" :
Un jeune capitaine/proprietaire d'un GinFizz d'une dizaine de metres, avec comme equipage une femme qui etait disait il experimentee en regate, et enfin un troisieme homme qui lui ne connaissait rien aux bateau. Ils sont partis d'Agadir avec tout du long un vent de NE force 4, et avaient pour objectif La Graciosa. Ils ont mis quatre jours pour parcourir les 250milles ce qui deja en sois est etrange .. et enfin ils sont arrives a hauteur d'Orzola (village de la cote Nord de Lanzarote) de nuit
c'est le troisieme homme qui etat a la barre, la femme avait fait la navigation (de ce que le capitaine a dit; mais je n'ais jamais eu sa version a elle), et le pauvre gar qui n'y connait rien, voit d'un coup devant le bateau des brisants .. il essaie de mettre un coup de barre pour degager mais trop tard le bateau tape les rochers .. resultat un bateau eventre sur des rochers qui decouvrent
completement a maree basse, je n'ai rencontre que le jeune capitaine, qui mettait tout sur le dos de la fille qui elle etait deja rentree. Le type ne parraissait pas plus gene que ca il disait que l'assurance couvrirait ... moi j'en aurais chiale.. Bref tout ca m'a choque entre le fait que le type tres jeune ne se sois pas sentit plus gene que ca par la perte de son bateau, et son incompetence evidente a lui, parceque meme si il y a eu erreure de navigation, c'est bien lui qui a authorise une autre personne a faire sa navigation, et le fait qu'il refuse reponsabilite. C'etait un beau bateau, qui etait bien prepare, qui a maintenant la coque eventree, il est visible depuis Orzola, et atteignable a pieds a maree basse .. J'imagine que l'epave va etre enlevee bientot.
Escale a la Graciosa Ici Ulixe a rencontre des sirenes ... qui l'ont bien empeche par leurs beaux chants d'aller plus loin Nous sommes ainsi restes Ulixe et moi deux mois et demi, j'en garde un souvenir inoubliable .. c'est vrai que du coup mon programme de navigation a pris du plomb dans l'aile .. mais c'est du bon plomb, je repasserais :)
Huitieme etape : Vilamoura - La Graciosa
-550milles en 121heures
-partit le 29janvier et arrive le 3 fevrier
-L'anticyclone des azores ayant finalement repris sa position sur les azores les vents de Nord se sont remis a souffler, tout d'abord du NNW pres du Portugal puis du NNE en milieu de parcours et enfin du NE pres des Canaries
-Le vent a souffle generalement a force 5 a 6 avec une mer agitee a forte
-J'ai navigue tout le long avec genois reduit et 2 ris dans la GV.
-La mauvaise moyenne (4,5 noeuds) s'explique en partie parceque j'ai fortement reduit la voilure a l'approche de la Graciosa le 2 au soir afin de ralentir et d'arriver au cours de la journee a Caleta del Sebo (plus grand des deux villages de La Graciosa), l'explication complementaire est que je prefere menager le bateau et son equipage :)
-Toutes la navigation s'est faites avec la Navik (regulateur d'allure) qui s'est tres bien
comporte sous ces fraiches allures portantes.
-A noter que le petit detroit entre la Graciosa et Lanzarote accelere franchement le vent d'au moins 10noeuds d'autant que le vent de NE s'y engouffre bien.
-Ca aura ete une navigation sans histoires, tres agreable, mon temps aura ete partage entre lecture et contemplation de la mer bref pas de quoi s'ennuyer.
-Arrive a La Graciosa, ca commence a respirer l'ailleurs.
Septieme etape :
-130milles en route directe, 720milles en route surface !!
le tout en 135heures. J'ai battu mon record de vitesse avec le First30: 10,3noeuds.
-Je suis finalement partit le 18decembre au matin une semaine plus tard que ce que j'avais prevu mais la meteo n'etait pas de mon cote avant, la suite revelera qu'apres non plus ! au soir j'ai eu pour la premiere fois de ma vie le mal de mer, heureusement ca n'a dure que le temps de rendre ma soupe aux poissons, au matin mon estomac etait a nouveau cooperatif.
-A partir du 20 decembre le vent a commence a se lever du SudOuest a force7 a 8, puis s'est etablit a force8 et n'a plus cesse jusqu'au 23 vers 11h, et a souffle au plus fort a 45noeuds.
J'ai persiste a faire du pres plus que de raison avec ce temps ce qui m'a cause quelques avaries :
-feux de navigation arraches
-la girouette en tete de mat a disparu
-les ecoutes de voiles d'avant sont bonnes a changer
-cagnard tribord de cockpit dechire sous un packet d'eau
-la fixation d'une bielette du regulateur d'allure a cassee (reparee sur le champs)
-Vu les degats j'ai commence a verifier si je pouvais aller me mettre a l'abris a Casablanca (j'en etais a ce moment a l'Ouest a 200milles) mais je n'en avais pas de cartes.. ce qui est bien stupide de ma part. J'ai donc mis le bateau en fuite vers le NNE (le 21 a 13h), c'est plus tard au cours de la meme journee que vu la vitesse j'ai decide de ne pas m'acharner et de rentrer en fuite vers le Portugal.
-C'est bien rageant d'avoir passe autant de temps pour faire 120milles effectifs, mais la navigation a ete pour moi vraiment excitante et spectaculaire, j'ai vu des vagues comme je n'en avait encore jamais vu, et Ulixe s'est merveilleusement comporte jamais je ne me suis sentit en danger, j'ai meme reussis a dormir un minimum de 4heures par 24h malgre les conditions (siestes de 20min et 1h30), je suis donc arrive avec des super images pleins les yeux et pas si fatigue que ca le matin du 24 a 0h a Vilamoura.
-Une anecdote a propos d'echo radar et de reflecteur radar (je suis equipe du modele tubulaire commun en France ou en Espagne), le 21 vers 17h je vois sur l'AIS un navire le "Grande America" a mon Nord faisant route sur moi, il est alors a une douzaine de milles. Je contacte donc le navire pour l'informer de ma presence mon cap etc la visibilite etant mauvaise et vu la hauteur des vagues je devais passer inapercu. L'officier de quart me reponds de ne pas m'en faire qu'ils me verront au radar, 5minutes plus tard c'est lui qui m'apelle : ils ne voient rien ! Il me demande donc de lui communiquer ma position vitesse et cap afin de se detourner et de m'eviter. Il est passe finalement a mon tribord a 2milles.
Sixieme etape : Cascais - Sines
-64milles en 13heures, ais dut tirer trois bords au grand largue pour arriver jusque devant le port de Sines
l'etape a ete rapide, avec des vents de 10 a 20noeuds et un grain a l'arrivee.
Cinquieme etape : Nazare - Cascais
-92 milles en surface en 25heures, pour une route directe de 75 milles
-De Nazare a Cabo da Roca, le vent a ete inconstant en direction et faible et m'a fait avancer a une moyenne de trois noeuds. A partir de Cabo da Roca, le vent a augmente en force, les predictions meteos indiquaient avant le depart que les vents forciraient mais du SO, mais vers minuit heure a laquelle je passais Cabo da Roca, le Navtex Portugais indique Force6 du SE pas de chance que je vise Cascais ou Sines je vais avoir le vent droit dans le nez, donc decision est prise de relacher a Cascais, le pres j'aime bien mais faut pas en abuser.
-Entre 23h et 3h la pression a chute de 1012 a 1008hpa .. ce qui n'annonce rien de bon, finalement le vent ne depassera pas les 30noeuds, par contre la visibilite sous les grains est mediocre, le phare de Cabo da Roca qui a une portee de 26milles etait a peine visible a 4,5milles (je m'en suis rapproche a ce point en tirant mes bords).
-A 7h alors que je suis encore au pres, sous un grain, j'apercois au dernier moment sous mon vent un jerrycan blanc qui marque un casier ... trop tard, je ne peux ni plus serrer le vent ni abbatre ... je vois le casier disparaitre sous la coque et ne pas reapparaitre derriere ... et le bateau passe de 4.5 noeuds a l'arret complet ! Ma premiere peur est qu'il se soit pris dans l'arbre d'helice (qui ne tourne pas car j'embraye justement pour eviter qu'une salete ne vienne s'y entourer) je vois derriere sous l'eau le flotteur mais n'arrive pas a le decoincer avec la gaffe, et de ce que je peux voir la barre est toujours mobile le regulateur d'allure lui continue a barrer comme si de rien n'etait, je le debranche et essaie de changer la route a la main, au bout de quelques minutes d'essais le bateau repart, mais je ne vois toujours pas le flotteur reapparaitre et je fait ce qu'il ne fallait peut etre pas faire je debraye afin de voir si l'arbre d'helice tourne, et il tourne et pas de voie d'eau au niveau du presse etoupe, je reembraye; au port je verifie sous la coque : rien a signaler tout a l'air propre, et rien n'est emmele sur l'arbre. Donc c'est un bon avertissement comme quoi il faudra mieux veiller aux casiers. Quand meme ne signaler le casier que par un jerrycan blanc sans drapeau.
Quatrieme etape : Baiona - Nazare
-160 milles en 49 heures de navigation. Les distances indiquees jusqu'ici sont en route directe, a noter que sur cette etape il a fallut tirer des bord pendant pres de 12h, la route surface a donc en fait ete bien plus longue : 220 milles.
-La sortie de la ria de Vigo s'est faite dans les meme conditions que la sortie de la ria de la Coruna: houle de 3m50 de face et pas de vent, une legere brise se levera plus tard.
-Generalement aussi pres de la cote je ne fait que des siestes de 20minutes, pour pouvoir verifier et la distance a la cote et les autres navires (specialement les pecheurs). Au cours de la deuxieme nuit je n'ais pas entendu le reveil et ais dormis 1h20.. a mon reveil le bateau qui etait alors sous regulateur d'allure (systeme de pilote automatique mecanique permettant au bateau de garder un cap constant par rapport au vent) faisait une route Nord .. le vent ayant tourne le bateau avait tranquillement suivit le vent ..
-Le vent tournera beaucoup par la suite avant de s'etablir au SO / SSO, ce qui m'obligera a tirer des bords.
-Coming home from very lonely places, all of us go a little mad: whether from great personal success, or just an all-night drive, we are the sole survivors of a world no one else has ever seen. John le Carre
Troisieme etape : A Coruna - Baiona
-150 milles en 32 heures de navigation, Cabo Finisterre est dans mon dos, et je suis enfin sortis du golfe de Gascogne.
-30 minutes avant mon depart Kogane un classe 40 skippe par Patrice Bougard de la route du rhum arrive au port car a une avarie de saildrive ou embrayage, il s'est arrete a la voile car est toujours en course et souhaite seulement reparer afin de pouvoir se servir du moteur au cas ou, mais n'a pas encore a ce moment enleve les scelles de l'embrayage.
-Sortie de la Ria de la Corogne un peu difficile car le vent manque et il y avait une forte houle d'ouest de 4m a 4m50.
-Les conditions meteos ont etes assez difficiles pour le moteur, car je suis passe en plein dans la zone anticyclonique, J'ai donc du coller a la cote autant que possible afin de profiter des legeres et evanescentes brises, et le moteur a donc bien travaille lorsque les brises s'absentaient ou ne pouvaient compenser la houle.
-Les dauphins viendront regulierement jouer avec le bateau lors de cette etape, et tout
particulierement lors de mon arrivee a l'entree de la ria de Vigo comme pour souhaiter la bienvenue; 8 ans auparavant c'est a ce meme endroit (sud de l'islote Boiero) dans une brume
tres epaisse qu'ils etaient venus me rendre visite (A l'epoque sur Alceste). Ils ont Cette fois ci joues autour du bateau pendant pres d'une heure, pirouettes, sifflements etc...
Deuxieme etape : Aviles - A Coruna
-38 heures de navigation pour 135 milles parcourus.
-D'Aviles a Cabo Ortegal le vent a ete Est-SudEst a force 5 avec des rafales a 30noeuds et la mer agitee croisee avec une faible houle de Nord a NE. Apres avoir passe Cabo Ortegal le vent et la mer ont progressivement faiblis, jusqu'a nous pousser a utiliser le moteur.
-Mario Z. avait embarque comme matelot sur ce trajet et a ete franchement malade pendant les premieres 12heures, mais c'est bien remis par la suite.
-Quelques dauphins apercus vers Cabo Ortegal, les premiers que je vois depuis que je suis descendus de Cherbourg !
-La navigation a ete assez fatiguante car le coin est plein de cargos et pêcheurs ce qui force
a une veille constante. A ce propos le detecteur de radar "MerVeille" et l'AIS sont d'une grande utilite.
-Pour l'instant visite de La Corogne, en attendant qu'une grosse depression passe.
Premiere etape : Capbreton - Aviles
-52 heures de navigation pour 200 milles parcourus.
-Vent constant mais faible (3 a 11 noeuds) de NE, a part quelques rafales a 25noeuds sous cumulonimbus qui m'ont surpris et causees quelques degats sur la grand voile. Degats repares chez "Windtech" en Gijon (Merci a Benua pour les allers et retours).